EDITO
Toute personne en recherche d’emploi peut rêver d’un lieu idéal et accueillant où règneraient dynamisme économique et plein emploi, où les relations sociales seraient apaisées, et où la qualité de la vie serait préservée.
Pure utopie ? Détrompez-vous, il existe réellement un territoire qui se rapproche de cet idéal à trois heures de route de Bordeaux : il s’agit du département de la Vendée (surtout sa partie nord et est) auquel on peut adjoindre la petite région des Mauges en Maine et Loire, autour de Cholet.
Pour qui a connu la Vendée dans les années 1950, « morceau oublié de la France du XIXème siècle » (André Siegfried), les changements ont été spectaculaires, et pas seulement en raison du Puy du Fou ou du Vendée Globe, vitrines médiatiques du département.
De Challans aux Herbiers en passant par La Roche-sur-Yon, c’est un tissu serré d’entreprises qui s’offre à la vue. Des groupes industriels évoluant dans des secteurs d’activité très variés (nautisme, agroalimentaire, transport, ameublement, confection, tourisme, etc.) côtoient une multitude de petites entreprises et de sous-traitants. Les Mauges, affectées dans les années 1990 par l’effondrement de l’industrie de la chaussure, se sont bien reconverties, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire et de l’électronique. Réussite étonnante, le modèle vendéen est basé sur un ancrage familial et un enracinement territorial très marqué. Il se fonde aussi sur une qualité particulière des relations humaines, où domine le dialogue direct entre patrons et salariés pour résoudre les conflits (au détriment des syndicats, qui peinent à recruter). Certains y verront un paternalisme un peu suranné, mais cela fonctionne. Et la liberté d’esprit des chefs d’entreprise les rend pragmatiques et créatifs. Pour expliquer ce « miracle vendéen », certains mettent en avant l’héritage des guerres de Vendée qui auraient généré une méfiance envers l’État et une volonté de se prendre en main. D’autres y voient la marque d’un catholicisme toujours prégnant, source d’engagement social et de respect de la valeur travail.
Le dynamisme actuel de ce territoire se traduit au quatrième trimestre 2023 par un taux de chômage de seulement 5,3 %, inférieur à la moyenne nationale (7,5 %). Il ne dépasse pas 3,5 % dans la zone d’emploi des Herbiers-Montaigu ! Les recrutements concernent de nombreuses branches et ne suffisent pas à couvrir entièrement les besoins. Enfin, la proximité de la Côte vendéenne et de la métropole nantaise renforce encore son attractivité.
Les filleuls accompagnés par l’AJR, s’ils ont opté pour la mobilité géographique, ont intérêt à intégrer cette région dans leurs recherches.
Jean-Louis BIOTTEAU
Trésorier adjoint de l’AJR