EDITO
Il fut le Paophi des Égyptiens, le Boedromion des Grecs, le September des Romains, et à la fois Fructidor et Vendémiaire du calendrier républicain. Nous sommes donc en septembre et ce mois revêt une importance particulière pour le monde associatif «loi 1901».
Inscrits traditionnellement dans l’éphéméride le premier week-end du mois, les forums des associations se déroulent sur tout le territoire depuis près de 40 ans. C’est un peu la fête nationale du bénévolat et de ses 14 millions d’acteurs «de bonne volonté». C’est l’occasion pour le monde associatif de recruter de nouveaux adhérents, de présenter ses missions et le rôle qu’il occupe dans la vie du pays.
Imaginez un instant que ces millions de bénévoles cessent subitement d’agir et c’est une large part du fonctionnement de notre société qui s’en trouve grippé, désorganisé ou tout simplement à l’arrêt. Je ne pense pas surprendre notre lectorat en faisant remarquer que depuis plusieurs décennies, de nombreuses associations se sont progressivement substituées à certains acteurs nationaux ou locaux, au point que leurs missions pourraient raisonnablement être assimilées à une forme de «délégation de service public» et tout cela bien sûr au moindre coût ! Cette France bénévole fédère toutes les tranches d’âges, même si les retraités constituent les plus gros bataillons. S’agissant de cette caste de privilégiés aux coiffures argentées (certains encore labellisés baby-boom), il est bien normal qu’ils se mobilisent en masse pour faire oublier les efforts consentis en leur faveur par les générations qui cotisent! On peut toujours rétorquer et argumenter que la «silver économie» est une aubaine pour l’emploi, les services et l’industrie en général. (Fin de plaidoirie)
Alors pourquoi s’engagent-ils? Qui sont-ils ? Pour ou avec les autres : le souhait d’être utile et agir pour les autres, pour une cause précise liée aux enjeux sociétaux, et appartenir à une équipe. Pour soi: l’épanouissement personnel, la reconnaissance sociale et la valorisation de son bénévolat, la convivialité et le sentiment du devoir accompli. La recherche de responsabilités est très peu citée, soit par manque de disponibilités, soit pour opérer une césure avec la vie professionnelle actuelle ou passée. Citoyens engagés, militants de la solidarité, convaincus et enthousiastes, leur action est un utile contre-pied au pessimisme ambiant. Ils sont conscients que le temps est l’ami de leur engagement.
Pour rencontrer certains d’entre eux – ou d’entre elles – une bonne adresse : il vous suffit de pousser la porte de l’association A J R (Association Reconnue d’Intérêt Général).
Jean-Louis SARAUDY
Co-président de l’AJR