MAI 2022
Succédant à la pandémie qui a profondément et durablement bouleversé notre société, voilà qu’arrive le fameux « monde d’après » souvent annoncé et parfois craint. Les modes de vie et la vision de l’avenir n’échappent pas aux effets secondaires du Covid, véritable accélérateur de reconversions et de nouveaux rapports au travail. Les sachants nous annoncent que 2022 sera l’année d’un record historique d’intentions d’embauches, et parallèlement, celle d’un record tout aussi historique de pénurie de main-d’oeuvre ! Effectivement, aussi nombreuses que les jonquilles dans les vallées auvergnates au printemps, les offres d’emploi fleurissent sur les vitrines, façades d’entreprises, au bord des routes, sur les sites officiels ou spécialisés, et pourtant peu nombreux sont ceux qui acceptent de se pencher pour cueillir. Quiconque oserait prétendre analyser rationnellement ce phénomène serait bien présomptueux. Lire plus
J’ajoute que pour compliquer l’équation, nous arrive d’outre-Atlantique le concept de la « workation » qui semble séduire plus en plus d’adeptes (mixage travail/vacances). Vous suivez ? Alors faut-il archiver le catalogue des métiers traditionnels qui n’attirent plus, tels le bâtiment, les travaux publics, la logistique, l’aide à la personne, la santé, l’hôtellerie-restauration, le transport, l’enseignement ? Certainement pas, ils sont et demeureront indispensables ! Faut-il les rendre plus attrayants ? Sûrement. Puisque nous savons que 85% des emplois qui seront banals en 2030 (donc demain) n’existent pas, je vous suggère de feuilleter avec attention les nouveaux catalogues peut-être plus séduisants pour certains d’entre vous. Outre les nombreux métiers liés au monde de l’intelligence artificielle, du cloud computing, du phygital, voici pêle-mêle quelques suggestions : People manager, producteur-éleveur d’insectes, hacker éthique, influenceur climatique, roboticien, imprimeur 3D, rudologue, ingénieur en gestion des déchets, climatologue, ingénieur Smart Grids, juriste environnement, pilote de drones civils, ingénieur nutritionniste, agriculteur vertical, ré-ensauvageur, architecte du numérique, chief happiness officer, concepteur d‘amusement,spécialistebien-être3ème âge.,etc.
Après cet inventaire à la Prévert, bien sûr non exhaustif, j’invite nos filleuls à réfléchir avec leurs accompagnants, car dans chacun des catalogues il existe des opportunités d’emplois en fonction de son âge, sa formation, ses diplômes, ses compétences professionnelles, son habileté et ses centres d’intérêts. N’oubliez pas que désormais pour tous les recrutements les savoir-être (soft skills) deviennent aussi importants que les savoir-faire (hard skills) et que la consigne générale est claire : il va falloir apprendre à apprendre, et être capable de s’adapter. En résumé, il y a de la place pour tous, à condition d’additionner anticipation, motivation, opiniâtreté et crédibilité. Les portes de l’avenir sont toujours ouvertes à ceux qui savent les pousser.
JL SARAUDY