EDITO
I have a dream !
En visitant une entreprise, j’ai été accueilli par une secrétaire gracieuse et disponible, et son patron m’a reçu à l’heure convenue. Il m’a présenté quelques cadres de son état-major.
D’abord le DRH qui est considéré ici comme une pièce maitresse du dispositif de direction puisqu’il lui incombe de gérer le capital humain de l’entreprise. En effet, c’est de la pertinence de son recrutement de talents que dépendront le bon fonctionnement et l’essor de la société. Même parmi les opérationnels, il n’est pas vu ici comme celui qui a pour mission de «virer» les gens et préparer les plans sociaux. La bonne notoriété de l’entreprise, véhiculée par les salariés-ambassadeurs, fait qu’il reçoit nombre de candidatures qu’il analyse sans recourir à l’IA. Pour une question d’image, elles auront toutes une réponse. Il est fier de souligner que le turn-over et l’absentéisme sont très faibles.
Quelle est la recette de celui qui veille en priorité au bien-être des collaborateurs et de leurs conditions de travail ? Il dit entretenir un dialogue apaisé et constructif avec les partenaires sociaux. Attaché à l’évolution interne, il est convaincu des bienfaits de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et s’assure de la bonne exécution du plan de formation.
J’ai ensuite rencontré des hiérarchiques, commerciaux ou non, qui m’ont expliqué que leur mission managériale pouvait se résumer ainsi : écoute, disponibilité, accessibilité, compétences, rôle fédérateur, capacité à évaluer objectivement et factuellement les collaborateurs. Ils ont ajouté avoir, eux aussi, le souci permanent de la formation des équipes pour faciliter l’acquisition des compétences nécessaires à la réalisation des objectifs fixés. Un collaborateur bien formé n’est-il pas compétent ? Et quand il est compétent n’est-il pas performant ? Devinez qui en sort gagnant ? Lui et son patron ! Une initiative remarquée en matière de communication : l’organisation de réunions d’expression pour impliquer tous les acteurs dans l’analyse des problèmes et leurs résolutions.
J’ai pu croiser aussi une grande diversité de salariés, hommes et femmes, des jeunes en alternance et beaucoup de moins jeunes avec plusieurs décennies d’ancienneté. Un signe, non? Ils m’ont tous expliqué que leur motivation ne se résumait pas seulement à l’existence d’un CSE généreux, à la mise à disposition d’un espace de gymnastique ou d’une salle de sieste paysagée, mais qu’une rémunération juste, valorisant les efforts fournis, était unanimement appréciée. La reconnaissance, on vous dit !
P.S. Toute ressemblance avec certaines entreprises ne devrait pas être fortuite.
Jean-Louis SARAUDY
Co-président de l’AJR